Kathleen est naturellement quelqu’un de protecteur et de tendre. N’aimant pas la violence ni la cruauté, elle se fait la porte-parole des jeunes et des innocents et n’hésite pas à se porter au secours des plus faibles et des plus opprimés, oubliant parfois sa propre sécurité. Généreuse et courageuse, elle n’aime pas se battre mais lorsqu’elle le fera, ce sera avec tout son cœur et dans le but de gagner. A l’épée, elle est d’ailleurs excellente.

Kathleen a de multiples compétences liées à son statut de princesse et à une certaine intelligence. Elle sait coudre, tricoter, lire, parler et écrire dans six langues différentes (Français, la langue en usage à Sank, anglais, espagnol, allemand, italien et flamand), elle joue impeccablement du piano et danse admirablement. Elle a également certaines compétences en dessin, en diplomatie et en chant.

Comme elle ne peut pas briller dans tous les domaines, Kathleen, bien qu’elle sache monter, n’apprécie que fort peu l’équitation, car elle a le vertige, et n’aime pas du tout la chasse car elle adore les animaux et ne supporte pas qu’on leur fasse du mal. De par sa mère, Kathleen a des compétences de guérisseuse et connait beaucoup de choses sur les plantes et sur leur utilisation à des fins curatives.

Néanmoins, Kathleen a le défaut d’être particulièrement naïve. Elle accorde sa confiance parfois trop facilement et ne se méfie pas assez des dangers qui rodent autour d’elle. Par moments particulièrement insouciante, Kathleen peut très bien folâtrer dans la nature et admirer les papillons alors que le danger est tout proche, sans s’en apercevoir. Trop gentille, elle a aussi tendance à beaucoup s’occuper des autres à défaut d’elle-même. Cela a souvent pour conséquence une fatigue et un essoufflement de sa part dont elle ne se rend pas toujours compte.

La princesse Kathleen Peacecraft est née dans le Royaume Pacifiste de Sank, limitrophe de la France, durant le mois de mai 1754. Fille cadette du Roi Julian Peacecraft, elle était destinée à un grand avenir. Princesse de par son père, elle était, de par sa mère, issue d’une longue lignée de guérisseuses de talents. Avec sa cousine, Rose de Lansay, qui avait deux ans quand Kathleen vint au monde, elle eut donc la chance d’être initiée très jeune au secret de la guérison par les plantes et à d’autres secrets pour soigner un peu plus délicats. Leur apprentissage se poursuivit tout au long de leur enfance, puis de leur adolescence.

Kathleen fit montre, très jeune, de dispositions exceptionnelles en matières de gouvernement. Dotée d’une intelligence à toute épreuve, elle parvenait à retenir diverses langues, le cérémonial de plusieurs cours et des éléments de dessin, de piano, de chant et de danse, sans oublier la diplomatie. Gracieuse et noble, elle avait tout d’une grande reine.

Rose n’en était pas moins méritante, mais dans un autre domaine. La coutume voulait qu’à Sank, tout jeune, garçon ou fille, sache se battre. Rose se trouva particulièrement douée dans cette discipline, et seul son oncle parvenait à la battre. Kathleen ne se débrouillait pas mal non plus, car elle se tenait juste derrière sa cousine, mais elle n’avait pas le goût du duel comme celle-ci l’avait. Il fut bientôt décidé que Rose son garde du corps, ce qui convenait parfaitement à l’une comme à l’autre.

C’était le roi lui-même qui entraînait les filles et quelques élus du royaume, même si d’autres professeurs étaient disséminés dans celui-ci. Et ce fut dès ses premiers cours qu’elle fit la connaissance de celui qui allait devenir son meilleur ami, Matthieu de Kentburry, fils du Comte du même nom. Matthieu, habile à l’épée mais pas autant que Kathleen, était un compagnon de jeu idéal pour la fillette car ils avaient le même âge, s’amusaient des mêmes choses et se retrouvaient beaucoup l’un chez l’autre. Pour Kathleen, il était le frère qu’elle n’avait jamais eu.

Les années passèrent et Kathleen atteignit sa quatorzième année. Elle eut alors pour la première fois, l’occasion de faire un grand voyage jusqu’à Versailles où toute la famille avait été conviée pour faire la connaissance du Dauphin de la France qui allait être officiellement présenté. A Sank, on faisait ses débuts à dix-sept ans, et bien qu’elle atteindrait cet âge l’année suivante, même Rose ne les avait pas encore faits. Les deux cousines, ainsi que Daniel, le jeune frère de Rose ne furent donc autorisés à rester que jusque minuit aux bals donnés pendant les festivités mais Kathleen n’en fut pas contrariée car elle aimait à se coucher tôt.

En rentrant de voyage, Kathleen fêta ses quinze ans avec sa famille et ses amis proches, dont Matthieu, et ce jour là, celui-ci passa un pacte avec la jeune fille. Il savait qu’elle devrait se marier un jour pour assurer la lignée de la famille Peacecraft et que si elle ne trouvait pas l’amour assez rapidement après ses débuts, elle risquerait de devoir choisir un mari par intérêt, et il tenait à lui éviter cela. Pour Kathleen, il ne s’agissait que d’un mariage de convenance dans le cas où elle ne trouverait personne et pour être certaine de bien s’entendre avec son époux.

Deux ans passèrent et Kathleen put enfin faire ses débuts. Pour l’occasion, de nombreuses invitations furent lancées et de nombreux princes et princesses accoururent de tous les pays d’Europe pour assister à son bal d’anniversaire. Elle parla avec la plupart, dansa avec plusieurs d’entre eux, mais l’un d’eux capta son regard. Paul Hanz, jeune noble parent du roi de Prusse, réussit à capturer son cœur et plus le temps passait, car ils se revirent les jours suivants, plus leurs cœurs se trouvaient. Ils finirent par se fiancer.

Ces fiançailles eurent un impact imprévu sur le meilleur ami de Kathleen. Celle-ci n’avait pourtant pas fait faux bond à leur ancienne promesse qui impliquait l’absence d’un amoureux dans son cœur, mais ce qu’elle avait pris pour une simple assurance était bien davantage pour Matthieu. Il conçut un certain dépit de la façon dont les choses avaient tourné et un jour, il disparut. Quoiqu’on ne retrouvât jamais son corps, il passa pour mort aux yeux de tous. Kathleen en fut inconsolable.

Quelques temps après, alors que Paul était parti en visite dans sa famille, Kathleen reçut pour mission d’aller en France pour renouveler les accords de paix entre Sank et la France, en tant qu’ambassadrice. Ne pouvant se défaire de ses devoirs, elle obéit et se prépara à partir pour la lointaine Versailles. Quelques mois plus tard, Paul la rejoignit au moment où Kathleen découvrit qu’elle était enceinte. Plusieurs années passèrent durant lesquelles le couple vécut essentiellement à Versailles, où Kathleen géra sa mission d’ambassadrice tout en élevant sa fille.

Alors que Feena venait d’avoir deux ans et que le couple rentrait de leur lune de miel, Paul fut assassiné par un groupuscule qui s’en prenait à lui depuis quelques temps à-cause de ses convictions religieuses. Malgré le soutien de ses proches et amis, Kathleen en demeurait encore inconsolable quand un jour, un portail s’ouvrit, les entraînant sa fille et elle dans cette mystérieuse ville. Kathleen avait sur elle certaines richesses, et elle s’installa dans un château de la cité médiévale, engageant du personnel et organisant des choses en tant que riche propriétaire de cette nouvelle ville.

Même si elle avait du mal à se faire aux modernités auxquelles elle était confrontée, elle se félicitait de l’aspect avant-gardiste de son royaume qui lui rendait les coutumes modernes moins étranges. Elle offrit ses services de diplomate à la mairie où elle devint un interlocuteur privilégié pour établir des accords entre ceux qui souhaitaient lancer quelque chose et le maire, qui la supervisait.