C'était la tête remplie de beaux souvenirs que Henry reprenait le chemin de la maison. Depuis qu'il avait rencontré Jaya et Cassandra, il passait beaucoup de temps en leur compagnie pendant les récréations et il devait bien reconnaître que tous les troid s'amusaient comme des fous. Ils avaient tellement d’idées folle pour partir dans tous les sens et ils avaient tous le même sens de l'humour. Il ne faisait aucun doute que ce trio allait devenir le plus connu en ce qui consistait à semer le bazar dans l'école avant longtemps. Bien entendu, ils ne feraient rien de méchant, seulement de gentilles petites blagues.

En arrivant à proximité de la maison, il aperçut une personne qui s'en éloignait doucement. Il ne se posa pas trop de questions au départ. Après tout, sa mère avait bien le droit de recevoir de la visite si elle en avait envie. La jeune femme s'approcha de lui en prononçant son nom, et s'il ne pouvait s'empêcher de se demander comment elle le connaissait, il supposa devait connaître quelqu'un que lui aussi connaissait. C'était probablement pour ça qu'elle savait qui il était, alors qu'il n'avait aucune idée de qui elle pouvait bien être. Ou alors, elle appartenait à son avenir, ce qui était tout à fait possible.

« Salut, comment tu me connais ? Je ne t'ai jamais vue. Tu venais voir ma mère ? »

Elle avait l'air plutôt sympa et semblait débarquer du bout du monde. C'était l'effet qu'elle lui faisait, un genre de globe-trotteurs. Mais ici, il n'y avait pas grand chose à visiter, alors il était probable qu'elle avait dû changer de direction. Après, il se trouvait peut-être qu'elle n'était pas du tout le genre qu'il pensait. C'était difficile d'en avoir la certitude, sauf à lui demander évidemment. Mais avant de lui poser la moindre question sur ce qu'elle faisait dans cette ville, Henry tenait d'abord à savoir qui elle était et pourquoi elle venait lui parler.

Halloween

C’était plus clair comme ça. Elle travaillait avec sa mère. Ca n’expliquait pas pour quelle raison elle le saluait lui, mais au moins, elle n’était pas une complète inconnue. En attendant de savoir ce qu’elle voulait, il se demandait aussi pourquoi elle était venue voir sa mère. Il espérait qu’elle n’avait pas de difficulté dans son travail. Après tout, c’était compliqué de gérer une ville en croissance constante. Tout le monde essayait de s’intégrer et de construire des choses en accord avec eux-mêmes et il fallait décider de ce qui était important et de ce qui ne l’était pas. C’était compliqué.

Pendant que ses idées couraient dans tous les sens, s’inquiétant pour sa mère, se demandant ce qui se passait, la jeune femme qui l’avait interpellé laissait planer un silence plein de suspens. Quand elle reprit la parole, elle attira l’attention de Henry en lui affirmant qu’elle était sa cousine. Henry ne savait absolument pas que sa mère avait une sœur et il le découvrait. Sa mère le savait-elle ? Ou considérait-elle Margot comme une simple collègue ? Il n’en savait rien. Le fait est qu’elle ne lui en avait pas parlé. Il fronça les sourcils et la regarda de près.

« Ma cousine ? Je ne savais pas que Maman avait une sœur… »

Elle s’appuyait sur sa mère qui pourrait lui confirmer la vérité. Il n’en doutait pas. On n’invoquait pas en vain le nom de sa mère. Ou on le payait cher. Mais il était curieux de savoir d’où venait cette cousine. Était-elle déjà présente quand il était parti, cachée quelque part ? Ou venait-elle de plus tard dans sa timeline ? Dans tous les cas, il ne pensait pas la connaître, pas plus que sa tante et il était curieux d’elle. Il avait envie de la connaître et de la comprendre, et il se demandait d’où elle venait et quelle était son histoire à elle.

« Et alors ? C’est qui ma tante ? Elle est ici aussi ? »

Halloween

Si sa mère n'était pas au courant qu'elle avait une sœur, cela expliquait qu'elle ne lui en ait pas parlé. Et si elle était convaincue quand-même que cette jeune fille était sa nièce, c'était qu'elle avait eu l'occasion de vérifier que ce n'était pas un mensonge. Si sa mère lui confirmait tout ça, il pouvait avoir confiance en la demoiselle. Regina Mills ne se laissait pas avoir facilement et on pouvait être à peu près certains qu’elle surveillait toutes les informations des personnes qu’elle laissait entrer dans sa vie proche. Mais il n'avait pas encore parlé avec sa mère et il était impossible pour lui de faire totalement confiance à la jeune femme sans avoir d'abord eu la confirmation dont il avait besoin.

« Attends une minute… »

Il ne fallut qu'une seconde pour déposer ses affaires et obtenir la confirmation des propos de Margot. Cela étant fait, Henry retourna auprès d'elle avec la certitude de qui elle était à présent et qu'elle ne représentait pas un danger. Il espérait qu'elle ne lui en voudrait pas d'avoir été vérifier, mais il n'était pas censé s'entretenir avec des inconnus et c'était une des rares règles de prudence sur lesquelles sa mère biologique et sa mère adoptive étaient d'accords, ce qui avait le mérite d'être assez rare pour être noté.

« Désolé de ne pas t'avoir crue sur parole mais il valait mieux que je m'assure que tu ne mentes pas. Maman nous en aurait voulu à tous les deux si je ne l'avais pas fait. Elle dit que je peux te faire confiance. »

Il espérait sincèrement qu’elle retrouverait sa maman aussi. Ça ne devait pas être drôle de se retrouver séparée d’elle. Cela dit, elle était adulte et pouvait se débrouiller. Il était content, pour sa part, de les avoir retrouvées directement. Au moins, il n’avait pas eu à vivre à l’orphelinat. Il se demandait comment était sa tante. Mais il tiqua quand elle lui parla d’une ville dans le Maine où elle se trouvait peut-être. Se pouvait-il que la sœur de sa mère soit à Storybrooke ? C’était probable, elle devait aussi venir du monde des contes de fées.

« Si elle se trouve dans le Maine, je pense que je sais où elle est. Elle doit sûrement se trouver dans la vie où j'ai grandi, dont maman était le maire. Je ne pense pas qu'elle y était jusqu'à présent, ou alors on ne connaissait pas sa vraie identité. »

Celle qui était donc sa cousine lui proposa d'aller boire un chocolat chaud en sa compagnie. Henry n'était pas contre la connaître un peu mieux, aussi entra-t-il une nouvelle fois demander la permission à sa mère. Il était plutôt indépendant et il aurait pu se débrouiller seul mais il savait que c'était important pour elle et puis il l'aimait très fort et il ne voulait pas qu'elle s'inquiète. Il ressortit au bout de quelques secondes en précisant à sa cousine les conditions de sa sortie. Sa mère y mettait toujours des conditions.

« Maman as dit d'accord mais retour dans deux pour les devoirs avant le dîner. »

Halloween

Qu’elle approuve ou pas, Henry serait allé en parler à sa mère de toute façon pour être sûr qu'on ne lui mentait pas. C’était le genre de sécurité élémentaire qu'elle lui apprenait depuis son enfance et même si elle n'était pas sa mère biologique, il savait depuis longtemps qu’elle était au moins sincère dans le fait de vouloir qu'il ne lui arrive rien. Cette vérification faite, il ne voyait pas d'inconvénient outre mesure puisque non seulement, sa mère avait confirmé son histoire mais en plus, elle lui avait donné la permission.

Le jeune garçon se rendit quand même compte que sa cousine ne semblait pas connaître Storybrooke alors qu'elle se prétendait de la famille. Mais cela ne voulait pas dire grand-chose. Elle pouvait faire partie de ces personnes qui n'avaient pas été frappées par de la malédiction où s'être retrouvée à un endroit différent. La façon dont la magie fonctionnait était tellement bizarre et en plus, les gens pouvaient venir d'époques totalement différentes. Il était tout à fait possible que là où Henry se souvenait avoir vécu, sa tante présumée n'ait pas encore de fille. Elle avait l'air plus vieille mais il savait combien cela pouvait ne rien vouloir dire dans cet endroit et même à Storybrooke.

« C'était une ville bizarre, oui, du nom de Storybrooke. Mais tu ne l'as peut-être pas connue si nous ne vivons pas à la même époque. Je ne savais même pas que ma mère avait une sœur, alors je suppose qu'il est aussi possible que, à mon époque, cette sœur n'ait même pas encore d'enfant. Ça se trouve, en vrai je suis plus vieux que toi. C'est dur à dire, vu qu’on peut venir de plein d'endroits et plein d'époques différentes aussi. »

Elle décida de l'emmener dans une pâtisserie boire un chocolat chaud et manger quelque chose. C'était une perspective qui plaisait tout à fait aux jeunes garçons qui était un peu gourmand. Cela dit, il n'était pas sûr de connaître cette pâtisserie dont elle lui parlait. Ce n'était pas plus mal, il allait pouvoir goûter quelque chose de nouveau et il était persuadé que ça lui plairait bien. Une fois qu'ils furent installés et qu'ils eurent commencés à goûter les produits du lieu, un sourire se peignit sur le visage de Henry. Sa gourmandise était plutôt satisfaite.

« C'est délicieux. Je ne connaissais pas du tout ici. C'est plutôt sympa. Il faudra que je propose à maman de revenir », se dit-il pensivement, avant d'en revenir à la discussion avec Margot. « Je me plais pas trop mal ici. Bien-sûr, ce n'est pas exactement comme à la maison, mais je me suis trouvé plusieurs amis et il y a pas mal de gens sympas. Le vrai souci, c'est qu'on ne sait pas toujours trop bien qui et qui et en qui on peut avoir vraiment confiance, mais je pense que, en mes copines de classe, je peux avoir confiance. Et toi tu t’habitues ? Il y a des gens avec lesquels tu t'entends bien ? »

Halloween

La vie ici était encore plus compliquée avec les personnes qui venaient du même monde que soi qu’avec les autres. Avec les parfaits inconnus, il suffisait de faire leur connaissance et de partager le peu qu’ils savaient d’eux-mêmes. Quelque soit le degré de leurs souvenirs, il n’y avait pas spécialement besoin de faire attention ou de réfléchir aux points de référence qu’on donnait. De toute façon, les références étaient différentes. Ca ne changeait rien si on décidait de prendre un chemin ou un autre. On pouvait se faciliter les choses en communiquant comme avec Jaya par exemple. Ce n’était pas compliqué entre eux.

Mais avec les membres de son monde, il fallait parfois éviter de parler de certaines personnes que l’autre ne connaissait pas ou connaissait mais avec un autre point de vue. On faisait référence à une chose en se posant des questions et les réponses que l’on trouvait n’avait rien à voir, parfois rien de cohérent et parfois, ça se mélangeait dans sa tête. Pour le moment, il valait donc mieux échanger ce qu’ils savaient d’eux-mêmes et ne pas s’en faire des données qu’ils n’avaient pas. Ils apprendraient peut-être avec le temps, même si elle n’avait pas tous ses souvenirs, ni lui non plus.

« On n’a qu’à se raconter les choses comme si on se voyait vraiment pour la première fois. Sans se prendre la tête. Tu habitais où ? »

Elle savait que sa maman aimait les pommes en tout cas. La notion de chausson aux pommes le faisait toujours un peu frémir. Il se rappelait encore celui qui l’avait plongé dans le sommeil, dont Emma l’avait réveillé par le véritable amour qu’elle avait pour lui. Lui qui était tellement au fait des contes de fées n’avait pu que croire en elle pour le sauver de cette façon. Mais malgré tout, ça n’avait pas empêché sa mère de refaire des chaussons aux pommes et lui d’en manger. Certaines erreurs étaient vouées à ne jamais se reproduire. Il sourit à sa cousine.

« Tu sais que Maman aime les pommes plus que tout ? Est-ce que tu as déjà goûté son plat de lasagnes ? »

Henry était touché par l’histoire de la reine viking que sa cousine avait sauvée. Elle était généreuse, comme fille, c’était donc bien une héroïne, à tous les coups. En tout cas, elle en avait le comportement. Henry n’avait jamais entendu parler de Hyperion Heights, mais ça ne ressemblait pas à un endroit de la Forêt Enchantée. Elle avait donc du être catapultée dans le monde sans magie comme les personnes de Storybrooke. Il se demanda s’il serait bien judicieux de lui parler des contes de fées. Elle ne s’en souvenait peut-être pas.

« Hyperion Heights ? Je connais pas, c’est où ? Moi j’ai vécu à New-York, et un peu à Boston aussi, mais surtout à Storybrooke. C’est là que maman vivait quand elle m’a adoptée. C’était beau de ta part d’aider la reine Viking. Elle a pas essayé de te tuer pour boire dans ton crâne ? Et c’est qui cette personne que tu as retrouvée ? Vous êtes proches ? »

Halloween

Il était vraiment très compliqué de se parler en se détaillant des faits pour retrouver une base commune quand on ne savait même pas ce qu'on avait en commun au sein de son propre monde. Henry ne se souvenait pas de Margot et Margot ne se souvenait pas de lui non plus. En plus, comme elle disait qu'elle avait passé du temps avec sa mère dans le monde sans magie, alors que sa mère était apparemment la sœur de Regina qui vivait dans la Forêt Enchantée, il y avait fort à parier que la jeune fille avait subi aussi une malédiction et que donc, Margot ne soit pas son vrai nom. Henry ne savait pas ce qui se passerait si quelqu'un était ramené alors qu'il était encore sous l'effet de la malédiction, mais on pouvait supposer qu'il ne devait pas avoir tous ses souvenirs.

Il valait mieux se raconter les choses comme s’ils étaient des inconnus et qu'ils se rencontraient pour la première fois, même si factuellement, ce n'était peut-être pas le cas. Ce fut donc ce qu'il proposa à celle qui était sa cousine et qui accueillit cette proposition avec un grand enthousiasme. Quand il apprit qu'elle avait fait le tour du monde, il trouva que, s'il s'agissait d'une malédiction, sa vie était quand-même plutôt cool. Il se demanda quand-même ce qui l'avait ramenée à bon port au milieu des membres de sa famille. Il y avait peut-être eu un élément déclencheur, comme ça avait été le cas pour Emma au moment où elle était arrivée à Storybrooke.

« Qu'est-ce qui a fait que tu décides de revenir auprès de ta mère et des autres dans cet endroit ? Hyperion Heights ? Il y avait beaucoup de gens que tu connaissais là-bas ? »

Il semblerait qu'elle est passé beaucoup de temps avec sa mère et suffisamment pour qu'elle lui fasse goûter ses spécialités. Regina était une formidable cuisinière et s'il y avait des choses pour lesquelles il préférait être avec Emma, il était évident que ce n'était pas le cas en ce qui concernait de la nourriture. La jeune globe-trotteur semblait être d'accord sur le fait que la cuisine de sa tante était excellente. Henry savait pour quelle raison sa mère avait ce goût pour les pommes, mais il était évident qu'il ne pouvait pas l'expliquer à la jeune fille sans évoquer un passé qui risquait d'être compliqué.

« Elle fait vraiment bien la cuisine. C’est chouette de vivre avec elle pour ça. Comme on dit, faut se farcir la salade avec les lasagnes, mais ça vaut le coup rien que pour le goût. Là où on vivait avant, elle avait aussi un pommier dont elle s'occupait depuis qu'elle était toute petite. mais je ne crois pas que ce soit le même. Elle n'a pas dû pouvoir l'amener ici. elle doit être triste. C'est à cause de ça qu'elle les aime tant. Mais oui, je crois qu'elle m'aime très fort aussi. »

Seattle et Boston n'était pas vraiment la porte à côté et s'il y avait des gens maudits là-bas, il était probable que jamais ils n'auraient pu croiser ceux de Storybrooke. Mais si sa mère s'était trouvée là-bas, ça voudrait dire qu'elle était à deux endroits en même temps. C'était très curieux, mais la magie avait une drôle de façon de procéder. Le garçonnet y était habitué depuis longtemps et il n'avait pas l'intention de pontifier à ce sujet avec Margot à qui il serait bien curieux de parler de sa vie puisqu'elle ne devait absolument pas savoir pourquoi cela était censé faire partie de sa vie.

« Et maman était là-bas avec toi ? Je me demande où j'étais, moi. Mais c'est peut-être dans quelques années et je pouvais très bien être à l'université, qui sait ? »

Elle ne savait pas qu'il avait été adopté, ce qui lui laissa penser qu'il n'avait pas une grande connaissance de la vie de sa tante. En effet, il savait combien il était le centre de la vie de sa mère. Il songea soudain que si elle avait succombé à une autre malédiction, il se pouvait tout à fait qu'elle ne se souvienne même pas avoir eu un fils. Elle ne pouvait donc pas lui en parler. Il se souvenait du moment où il avait commencé à se poser des questions sur son origine. Regina lui avait menti sur beaucoup de choses mais pas sur ce point. Et si elle lui avait confirmé qu'il avait été adopté elle avait tout fait pour lui faire comprendre que cela ne changeait rien sur l'amour qu'elle lui portait. De cela, il était aujourd'hui convaincu.

« J'ai vite eu des doutes, étant donné que ma mère m'élevait seule. Bien entendu, c'est plus facile pour une femme d'avoir un enfant seul que pour un homme, mais ça restait plus logique de se poser les questions que si j'avais été élevée par un couple. Elle n'a pas cherché à me mentir mais c'était une adoption plénière et je n'aurais pas dû pouvoir retrouver ma mère. Malgré tout, j'ai réussi. Elle dit que je suis un petit malin, mais ce n'est pas forcément toujours bon d'être un petit malin. »

Elle n'avait pas envie de se montrer trop indiscrète en le forçant à parler s'il n'avait pas envie de se confier à elle. C'était gentil de sa part. Forcer les confidences n'était jamais une bonne idée mais en ce qui concernait les aventures de sa famille à Storybrooke, il valait mieux éviter de raconter n'importe quoi à n'importe qui, surtout quand la personne ne se souvenait de rien. En revanche, il était reconnaissant à la jeune fille qu’elle lui propose son aide et il savait qu'il pourrait se tourner vers sa cousine si jamais il en avait besoin. C'était beaucoup. Pour l'instant il préférait s'orienter sur elle et en découvrir davantage à son sujet.

« C'est gentil, je n'oublierai pas. Elle a l'air cool, en tout cas, ta coloc, elle est courageuse parce que quand-même, c'est pas rien de changer d'époque à ce point et de se retrouver dans un endroit aussi bizarre que ça doit l'être à ses yeux. Enfin, je suppose. »

Henry n'avait pas la moindre idée de qui était cette Tilly. mais tout comme Margot, il pouvait ne pas s'agir de sa véritable identité auquel cas il lui serait compliqué de déterminer sa véritable identité. Elle avait l'air d'être très importante pour elle et s'il se fiait à son instinct qui ne l'avait pas trompé lors de la première malédiction, il aurait tendance à dire qu'elles avaient un passé commun et peut-être même qu'elles étaient faites l'une pour l'autre. Il ne le dirait pas, mais s'il avait les moyens de l'aider à prendre ce chemin, il le ferait sans aucune hésitation.

« C'est chouette pour elle si elle s'en sort mieux ici. Ça donne une seconde chance en quelque sorte de débarquer dans cet endroit. Je ne dis pas que c'est idéal, bien-sûr, mais pour certains, ça doit être d'une certaine aide. En tout cas, c'est chouette que vous ayez pu vous retrouver et j'espère que ça te permettra d'avoir une belle vie ici si tu as une amie sur qui compter. »

Lui aussi s'était forgé une vie dans ce lieu. Après tout c'était l'endroit où il allait vivre et il fallait bien qu'il s'y habitue et qu'il fasse en sorte de s'y trouver le mieux possible. Quand on était scolarisé, et qu'il n'y avait pas encore beaucoup d'élèves, c'était le moment le plus facile pour se faire de nouveaux amis. D'ici quelques temps, les groupes se seraient formés et il importait à Henry d'avoir le sien pour pouvoir se retrouver au milieu de ses amis sans trop de difficultés à socialiser. Il était content d'avoir réussi à forger quelques amitiés et il ne pouvait s'empêcher d'espérer qu'elle durerait longtemps.

« Je me suis fait deux bonnes copines, une s'appelle Jaya et l'autre Cassandra. Jaya est un peu plus vieille que moi et Cassandra n'a que douze ans, mais elles sont très sympas et ça me fait des personnes avec qui je m'entends bien dans ce monde. Ça fait du bien de ne pas être tout seul. C'est plus compliqué avec mes mamans. Elles ne s'entendent pas très bien et se disputent beaucoup. je ne sais pas toujours comment les aider et la plupart du temps, je préfère rester à l'écart. »

Halloween

Hyperion Height semblait quelque peu différent de Storybrooke. Lors de la malédiction que Henry connaissait, tout ceux qui en avaient été victimes étaient coincés dans la ville et ne pouvaient pas en sortir. Mais dans la malédiction que Margot semblait avoir vécu et peut-être même vivre toujours dans un certain sens, les gens pouvaient quitter la ville et le faisaient apparemment. C’était une manière encore plus cruelle de les séparer, du point de vue de Henry. Même quand la malédiction avait été brisée, tout le monde n'avait peut-être pas retrouvé ses proches parce qu'ils étaient partis au loin. Cela dit, il ne pouvait pas être sûr que cette malédiction ait réellement été brisée mais il l'espérait. Toute malédiction venait avec son sauveur.

« Je comprends. Tu restais là-bas pour cette fille et pour ta mère. Du coup, ça doit être rude d’en être partie. Heureusement que t'as retrouvé ton amie. Mais je suppose que tu as plutôt envie de retrouver ta mère aussi. J'espère que au moins une version d'elle va arriver un jour pour que tu puisses être avec elle. »

Henry ne pouvait qu'approuver le fait que sa mère était une excellente cuisinière et aussi le fait que son arbre était très important pour elle et particulièrement beau. Elle en prenait grand soin et il avait toujours été fait fasciné par cette façon qu'elle avait de faire les choses de la meilleure manière pour trouver un semblant d'équilibre. Depuis qu'elle avait renoncé à sa noirceur, depuis qu'elle la combattait pour lui, il devait reconnaître qu'elle avait fait tous les efforts du monde pour être sûr qu'il soit fier d'elle et il était clairement extrêmement fier. En entendant sa cousine affirmer que Ronnie et sa mère était une seule et même personne, il compris que ce devait être la personnalité de sa mère lors de cette malédiction.

« Ca ne t'a pas étonné qu’elle n'ait pas le même nom dans ce monde ? Tu ne t'es pas demandé pourquoi elle se faisait appeler différemment ? »

Henry n'avait pas l'intention de lui révéler quel était le sujet d'une malédiction et que cette malédiction faisait qu'elle ne se rappelait pas qui elle était et qui était la personne qu'elle aimait le plus. Mais il trouvait normal de lui donner quand-même des indices et de l'amener à réfléchir. Il était possible qu'elle ne devine pas la vérité et qu'elle ne la découvre jamais, mais il n'avait pas l'intention de la laisser se reposer sur ses lauriers. Après tout, elle avait perdu pas mal de choses en se retrouvant dans cette situation et il lui semblait important de partir avec elle sur le chemin de ces souvenirs. Il ne savait pas si elle pourrait les retrouver un jour, mais il ferait son possible pour lui ouvrir cette porte.

Visiblement, tout cela se passait dans son futur. Il était stupéfait d'entendre parler de la nature de son futur et surtout d'entendre dire qu'il avait une fille. Il se demandait si cette fille apparaîtrait un jour dans ce monde en sachant qu'il était à peu près évident qu'il serait incapable de la reconnaître. Mais elle le reconnaîtrait peut-être. En tous les cas, s'il avait trente ans au moment où elle l'avait retrouvé, ça voulait effectivement dire qu'elle était une cousine plus jeune que lui. C'était un peu paradoxal dans la situation actuelle. Mais avec tout ce qu'il avait vécu, Henry ne s'en étonnait pas tant que ça.

« Je serai donc effectivement plus vieux que toi. Du coup, tu vas faire tout ce que je dis, puisque c'est moi l'aîné ? » demanda-t-il avec bonne humeur.

Henry n'était pas tellement sûr qu'il avait envie de lui raconter absolument tout ce qui s'était passé. Il avait un peu le sentiment que raconter tout ça, c'était l'amener à penser à ce qu'elle n'avait plus sans être sûre qu'elle y croirait. Ce n'était probablement pas l'idéal. Il se demandait si elle allait pouvoir retrouver la mémoire et qu'il finirait par pouvoir lui dire qui il était réellement et qui était réellement sa mère mais en attendant, il valait mieux qu'il demeure concis sur les informations qu'il lui transmettait à son propre sujet. Il valait mieux lui parler de ce qu'il avait vécu lui-même, cela compliquerait moins les choses.

« Oui, j'ai cherché des réponses, mais ma mère n'était pas vraiment d'accord pour m'en donner. Tu la connais beaucoup plus vieille que ce qu'elle est maintenant, mais c'était beaucoup plus compliqué, au tout début, avec elle. Je suis pas vraiment fier de la façon dont ça s'est passé, parce que j'ai piqué la carte bancaire de ma prof pour retrouver ma mère via un site web spécialisé sur les enfants adoptés. Je suis allé la chercher en bus. C'est pas bien de voler, mais c'était vraiment important tu comprends. En plus, elle m'a ramené direct. Mais au moins elle est restée. »

Il fut curieux en l'entendant parler de sa colocataire et des déboires qu'elles avaient eus dans un magasin de bricolage. Il ne savait pas trop de quoi elle parlait, mais il avait bien envie de le découvrir. Il semblait que cette femme avait une façon bien à elle de connaître la vie et il était donc évident que, à ce titre, elle ne soit pas capable de réagir de la même façon que les personnes qui étaient familiers avec les technologies modernes. Ça ne voulait pas dire pour autant que ce soit une mauvaise personne, mais il pouvait parfaitement comprendre que les choses soient difficiles à gérer pour elle.

« Il s'est passé quoi au magasin de bricolage ? »

Il devait bien reconnaître que la proposition qu'elle lui faisait de venir le voir, et lui d'aller chez elle quand ça chauffait trop à la maison était des plus bienvenues. Il en avait assez de toujours se retrouver entre ses deux mères. Il avait l'impression qu'elles ne seraient jamais capables de s'entendre et en même temps, qu'elles tenaient à passer un temps monstre à se sauter à la gorge. Cela lui apparaissait complètement farfelu et dépourvu de sens. Évidemment, avec la malédiction et leurs différentes origines et avec le fait que Emma était la sauveuse et aussi la mère biologique de son fils, cela compliquait les relations, mais ça ne voulait pas dire qu'une entente était impossible si elles y mettaient du leur.

« Oh oui ! Ce serait génial s'il te plaît. Franchement, ça me ferait un bien fou de plus être obligé d'être là-bas quand ça devient aussi pesant. Tu vis où ? Il est où ton appartement ? »

Halloween

Elle n'avait peut-être pas spontanément pensé au fait qu'elle pourrait se retrouver face à une version de sa mère qui ne la connaissait pas, mais cet endroit était bizarre. Sa mère Regina ne se souvenait pas des faux souvenirs qu'elle lui avait créés. C'était pourtant quelque chose qui avait démontré à Henry à quel point sa mère adoptive était aussi une héroïne. Il trouvait que c'était très triste qu'elle ne s'en rappelle pas. mais il avait bien dû faire avec et il lui avait expliqué ce qui s'était passé entre eux. si ça s'était produit de cette façon pour elle, il était possible que ce soit pareil pour la mère de Margot.

« Bah, tu sais, là d'où je viens, ma mère elle a fait un truc hyper héroïque pour moi et elle s'en souvient plus du tout. Alors je me dis, peut-être qu'il se peut que, un jour, quelqu'un se retrouve face à un enfant qu’il n'a pas encore eu. Genre, remettons dans le futur j'aurais dû avoir une fille et elle débarque ici. Ça va peut-être lui faire bizarre d'avoir un père enfant, tu crois pas ? »

Au moins, elle s'était posé des questions. Ça lui aurait paru bizarre qu'elle ne se rende même pas compte de la différence de nom alors qu'il s'agissait de sa tante. Bien entendu, elle n'y prêtait peut-être qu'une attention mesurée tant elle était heureuse de retrouver des membres de sa famille et cela, Henry pouvait l'entendre. Il savait bien, lui, pourquoi les noms étaient différents et il ne se voyait pas lui parler de malédiction et de modification de la mémoire dans leur monde. Avec un peu de chance, sa mère finirait par savoir préparer une potion de mémoire et sa cousine se rappellerait alors.

« Je suppose que les réponses viendront bien un jour. Dans ce monde, entre ce dont tu ne te souviens pas et ce que tu n'as pas encore vécu, il y en a des choses perturbantes à gérer pour tout le monde. Les plus anciennes personnes qui sont là n’ont pas plus d'un an d'ancienneté et beaucoup comme moi sont plus récents encore. On ne sait pas trop comment se gère cette ville, même si Maman a quand même trouvé le moyen d'être maire de la ville. »

Il n'avait pas pensé que c'était probablement lui qui lui avait appris tout ce qu'elle savait. Enfin, il était probable que le gros de ce qu'elle savait lui avait été appris par sa mère où, à défaut, par sa tante. Mais ce qui était sûr c'était qu'elle n'était pas encore née dans son monde. Il avait donc au moins 13 ans de plus quelle. Quoique… s'il ne connaissait pas encore sa tante, il ne pouvait pas totalement être sûr que sa cousine ne soit pas déjà née. Tout ceci était extrêmement compliqué. Il la regarda avec un air un peu malicieux.

« Du coup, tu vas m'apprendre des bêtises que moi je t'ai appris, finalement, on ne doit les choses qu'à soi-même. »

Il éclata de rire. De toute façon, le plus important était encore de faire connaissance de leur mieux sans tenir compte de ces souvenirs qui étaient épars pour chacun d'eux. Il était difficile de savoir exactement qui avait fait quoi et à quel point leurs souvenirs pouvaient se relier à quelque chose. Henry en venait même jusqu'à se demander s'il avait déjà évoqué avec elle l'histoire qu'il lui raconta. Il était possible que ce ne soit pas du tout le cas. En tout cas, elle avait l'air fascinée par la motivation dont il avait fait preuve pour retrouver sa véritable mère.

« Je n'avais pas peur parce que je savais que c'était son destin. J'avais dix ans et c'est ce que je croyais au fond de mon cœur. Finalement, j'avais raison puisqu’elle est restée et elle fait partie de ma vie aujourd'hui. »

Il avait eu raison sur bien plus que ça mais c'était encore une des choses qu'il allait falloir qu'elle retrouve dans sa mémoire et ce n'était pas à lui de le faire à sa place. D'un autre côté, il était tout à fait curieux de ses propres expériences et mésaventures. Il était certain qu'elle en avait tout autant à lui raconter que lui avait à lui en dire. Il écoute attentivement l'histoire du magasin de bricolage et s'il trouvait ça assez amusant en y repensant, ça devait sûrement être moins drôle pour la pauvre Margot qui n'oserait plus retourner dans ce magasin à l'avenir.

« Ca va être compliqué si tu en as besoin. Il n'y a pas beaucoup de magasins de bricolage dans le coin. Cela dit, ça a dû être une expérience rigolote sur le coup, un peu malaisante, mais rigolote je suis sûr. »

Ce n'était pas une mauvaise chose d'avoir une deuxième personne en plus de Ruby vers qui se tourner quand ça chauffait à la maison. Henry était tolérant et gentil, mais il ne pouvait s'empêcher de se sentir agacé lorsque ces mères commençaient à se battre sans s'écouter. Cela lui ferait du bien d'avoir quelqu'un en qui avoir confiance et chez qui il pourrait se réfugier en cas de problème. Il était évident que son invitation n'allait pas tomber dans l'oreille d'un sourd. Il avait bien l'intention d'en profiter dès que l'occasion se présenterait.

« Tu ne sais pas quelle épine tu vas m'enlever du pied. Mais tu le regretteras peut-être si je me retrouve toujours fourré chez toi. Hésite pas à me virer si t'as un de tes petits-copains qui débarquent. »

Halloween

Henry ne pouvait pas vraiment expliquer facilement l'héroïsme de Regina à quelqu'un qui n'avait par conscience de la situation de Storybrooke et de tout ce qui s'y passait. Si elle était vraiment sa cousine, qu'elle soit née avant ou après lui, elle avait dû entendre l'histoire de son adoption à un moment ou à un autre dans les détails qui s'imposaient, mais il était évident qu’elle ne s’en souvenait pas. Il ne pouvait donc pas lui expliquer ce que ça représentait et il commença à réfléchir à une autre façon de l'expliquer pour qu'elle comprenne la portée du geste. Il réfléchit un instant avant de tenter quelque chose.

« Elle n'a pas toujours été une personne exemplaire et elle a fait beaucoup de choses qu'elle regrette aujourd'hui. À un moment donné, on va dire que l'une des choses qu'elle a faites s'est retournée contre elle et pour éviter que des gens aient à en souffrir, elle a dû accepter de ne jamais me revoir, exactement comme si elle n'avait jamais existé pour moi. C'est à partir de là que j'ai vécu à New York avec ma mère biologique. Et on m'avait fait un truc pour que je me rappelle rien. C'est compliqué à t'expliquer précisément, mais elle a dû vivre avec le fait que son fils ne se souvenait plus d'elle. Méga dur. »

Ces différences de temps entre les différents membres d'une même famille, c'était des plus compliqués. Henry ne savait absolument pas ce que Margot pouvait savoir, et en particulier, ce qu'elle savait en dehors de la malédiction dans laquelle elle semblait encore prise. Il ne pouvait pas avoir toutes les réponses sans savoir exactement pour quelles raisons elle ne se souvenait pas du passé. Les choses étaient beaucoup trop compliquées dans leur famille sans même parler des différentes malédictions alors avec, c'était pire que tout. Il releva la tête en direction de sa cousine quand celle-ci mentionna le travail de sa tante.

« Depuis mon adoption jusqu'à maintenant, enfin jusqu'à ce que je tombe dans cette ville, ma mère était le maire de la ville de Storybrooke. Mais je ne sais même pas si tu étais née à l'époque, ni combien d'années se sont écoulées entre le moment où nous y étions et celui où tu étais juste avant de franchir ton propre portail. Du coup, peut-être que tu n'as jamais eu l'occasion de la connaître à ce poste, ou que tu étais trop jeune pour t'en souvenir. »

Il savait bien qu'il n'avait besoin de personne pour ce qui était des bêtises. Mais la plus grosse qu'il ait faite, surtout en termes de fugue, c'était pour retrouver Emma. Évidemment, il ne regrettait rien, mais il savait que ce n'était pas la chose la plus raisonnable à mettre à son palmarès. Il haussa les épaules quand elle dit qu'il avait eu de la chance qu'il ne lui arrive rien sur le trajet. Elle avait raison, mais il ne s'en était guère soucié à ce moment-là. En même temps, quand on mélangeait l’insouciance de l’enfance et le désir d’être un héros, il ne restait plus de place pour la crainte.

« Elle était inquiète, mais sur le moment, je croyais qu’elle faisait semblant. Je la prenais pour une méchante sorcière qui voulait du mal à tout le monde, même à moi. Mais bon, elles n’ont pas vraiment arrêté de se battre depuis, c’est ça qui est épuisant. Même si je me suis trompé en pensant qu’elle ne m‘aimait pas évidemment. Je ne dis pas qu’elle n’était pas pleine de colère, mais moi, elle m’a toujours aimé. »

Il estimait d’ailleurs que si elle était revenu vers le bien au point de rompre une malédiction, ce qui était de la magie blanche, c’était que son amour lui avait permis de devenir meilleure. Mais ça ne l'empêchait pas d'avoir des problèmes pour faire en sorte que le calme règne à la maison. Ça déplaisait beaucoup à Henry. Et il était déterminé à passer du temps hors de la maison avec toutes les personnes qu'il avait le droit de voir et qui pouvaient lui offrir un peu de répit. Margot serait du nombre même si elle allait effectivement éviter de l'emmener là où elle avait emmené son amie qui était désormais persona non grata dans le magasin.

« Je comprends tes réticences. Si tu veux, je pourrais toujours y passer pour toi et faire une commande que je demanderai qu'on te livre. Comme ça, ils ne te verront pas. »

Il rit avant qu'elle ne lui parle de sa préférence pour les demoiselles et il redevint aussitôt sérieux. Dans les histoires de contes de fées, on n'apprend pas que les princesses peuvent parfois préférer d'autres princesses à leur prince charmant. Mais jamais Henry n'aurait pu se montrer hostile avec quelqu'un pour une telle raison. Il était même plutôt flatté que sa cousine lui en parle librement. Cela voulait dire qu'elle était tout à fait en harmonie avec ses préférences et qu'elle n'avait pas peur de le revendiquer, ce qu'il trouvait franchement équilibré de sa part.

« Tiens donc ! Tu préfères les demoiselles ? Et est-ce que ta coloc ferait une bonne princesse charmante pour toi ? »

Halloween

L'analogie allait être difficile à maintenir si sa cousine continuait de se montrer curieuse des détails. Mais s'il commençait à lui parler des contes de fées, il avait le sentiment qu’elle risquait de le prendre pour un fou ou, au mieux, de se moquer un peu de lui. Ce ne serait pas grave en soi, mais il n'avait pas vraiment envie de prendre ce chemin avec sa cousine alors qu'ils venaient à peine de se rencontrer. Il réfléchit un instant avant de décider de répondre déjà à la plus facile de ses questions. Il se souvenait maintenant de tous les détails et il pouvait parfaitement faire le point avec tout ça.

« On est resté pendant un an à New York. C'est compliqué d'expliquer comment on a fait mais… pour faire simple... Disons que les souvenirs étaient bloqués. Je ne suis pas le seul. Durant notre histoire, pas mal de membres de la famille ont souffert d'amnésie partielle ou totale mais ça n'a jamais été définitif, heureusement. Ça a des liens avec ma mère adoptive. Mais disons que ce qui m'est arrivé était un peu un retour de karma pour elle. Heureusement que ça s'est arrangé. »

Même si tout cela ressemblait à une malédiction, Henry haussa les épaules lorsque Margot affirma ne jamais avoir connu sa tante au poste de Maire. Elle réfléchissait et raisonnait pour essayer de recoller des morceaux qu'il était très difficile de recoller d'autant qu'il n'était pas impossible que les différents événements aient beaucoup de différences de temps entre eux. Mais il fallait bien essayer de mettre du contexte-là dessus pour calmer la curiosité de sa cousine avant de lâcher des informations qui n'avaient rien à voir avec ce qu'elle était capable de considérer.

« Après, on ne sait pas ce qui s'est passé entre le moment ou j'ai atterri ici et celui où toi, tu as atterri ici. Ça se trouve, elle a été le Maire pendant des années, et puis elle a dû partir pour une raison ou pour une autre, et si c'est à-cause d'une situation dangereuse, elle a peut-être dû changer de nom. Ça explique pourquoi elle a pas le même nom ici. Elle a repris son nom et sa fonction puisqu'ici, elle n'est plus en danger. C’est qu'une idée. Mais de toute façon, si on voulait le savoir, il faudrait qu'une version de ta Roni soit ici. »

Margot ne pouvait pas se rendre compte à quel point il avait eu raison dans sa façon de considérer sa mère adoptive mais compte-tenu du fait que Regina avait sincèrement changé depuis, c'était peut-être mieux comme ça. C’était une façon comme une autre pour que sa nièce ne la juge pas. Après tout, elle avait commis beaucoup d'erreurs et il savait à quel point certaines personnes pouvaient être cruelles et ne pas accepter de laisser de seconde chance. Il ne savait pas comment sa cousine réagirait si elle connaissait les exactions de sa tante.

« Ouais. Pas mal des adultes que je côtoyais pensaient que c'était parce que j'étais adopté et que j'avais du mal avec ça. Mais en vrai, ce n'est pas plus mal que ça se soit passé comme ça. Maintenant, j'ai toute ma famille auprès de moi. »

Il était content d'avoir ses coordonnées. Après tout, ce serait plus facile pour pouvoir passer du temps avec elle. Mais il n'avait pas l'intention de venir la déranger dans des moments où ce serait compliqué pour elle. En revanche, elle était optimiste sur le fait que ses mères allaient finir par s'entendre. Henry n'en était pas convaincu mais ce n'était pas grave. Il ferait en sorte de vivre avec et s'il pouvait s'évader de temps en temps, il ne s'en priverait pas. C'était le meilleur moyen pour que les choses se passe le plus simplement possible.

« Merci. C’est vraiment chouette d'avoir quelqu'un comme toi pour veiller sur moi, et pour m'aider aussi. Je ferai tout pour t'aider aussi, même si ce n'est pas en allant sur place à ta place. Ou alors, oui, avec ma mère. Mais quoi qu'il arrive, si je peux t'aider, tu peux compter sur moi. »

Il était quand même intrigué par cette histoire de petite amie. Son ancienne colocataire n'était peut-être pas une option mais il lui semblait qu’elle en avait une sous la main. Curieux et intrigué, il eut aussitôt envie de connaître tous les détails au sujet de cette autre fille. Il se demanda si cela était vraiment sérieux entre elles et si sa cousine allait bientôt avoir une petite-amie. Il ne pouvait pas s'empêcher non plus de penser que si elle l'avait rencontrée, c'était pour une bonne raison même si elle ne faisait pas partie du monde des contes de fées. Du moins, a priori, si Margot ne l'avait jamais vue avant.

« Oh ! Dis-moi tout ! Je veux tout savoir sur cette fille et sur toi ! Elle ressemble à quoi ? Et elle fait quoi dans la vie ? »

Halloween

Évidemment, elle n'avait pas tout compris. Pour ce faire, il aurait fallu qu'elle ait des détails qu'elle n'avait pas pour le moment. Mais Henry était bien placé pour savoir que c'était compliqué de raisonner quelqu'un qui était sous le joug d'une malédiction pour lui faire apprendre la vérité. Ils étaient confrontés au doute et à la confusion quand il avait essayé au moment où il voulait convaincre sa mère biologique de mettre fin à la malédiction de sa mère adoptive. Il avait fini par réussir à avoir le soutien de certains membres de la population, davantage parce que le comportement de Regina en était devenu toxique que parce qu'il croyait vraiment en ce qu'il disait.

« J'espère que tu comprendras un jour de quoi je parle. En attendant, je suis heureux, tu peux me faire confiance. »

Elle avait raison dans le fait que c'était quand-même agréable d'avoir toute sa famille auprès de lui. Même si ce n'était pas toujours facile de confronter Emma et Regina et de permettre aux deux de vivre en harmonie, il n'aurait pas voulu se priver de l'une ou de l'autre et c'était quand-même précieux de les avoir tous les deux dans sa vie. Il comprenait aussi à quel point cela pourrait être terrible que sa mère soit effectivement là, mais dépourvu du moindre souvenir de sa fille. Ce serait probablement cruel pour sa cousine.

« Je te souhaite que cela se passe selon tes envies et que tu n'aies jamais à te confronter à une aussi mauvaise expérience. C'est difficile de rencontrer quelqu'un qui a perdu ses souvenirs et à qui on doit rappeler ce qu'on a partagé avec lui, mais si la personne est trop jeune et qu'elle ne se souvient pas du tout de vous parce qu'elle n'a jamais vécu vos expériences, c'est pire encore car tout est à construire. »

Il n'avait pu s'empêcher de se demander si la fille qui lui plaisait venait de son passé perdu ou pas. Mais dans la mesure où elle lui affirmait l’avoir rencontrée dans le lieu d'où elle venait, lieu qui était créé, de toute évidence, par une malédiction, il devait s'agir d'une personne issue de son passé et peut-être même de sa petite amie d'origine. Il était curieux d'en savoir plus sur cette fille, mais surtout de savoir si elle allait pouvoir ramener à la réalité sa cousine par un vrai baiser d'amour. C'était difficile à dire, parce que la malédiction pouvait changer la nature de ce que l'on ressentait.

« Bah dis donc, t'as l'air sacrément accrochée. Tu crois que c'est de l'amour vrai ? Ce serait tellement romantique que vous vous retrouviez ici si elle est ton véritable amour », dit-il avant de rougir. « Je sais, je suis un peu grand pour les contes de fées, mais j'ai toujours adoré ça. »

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