Il y a quelques jours de cela, bien que cela paraisse comme des mois pour elle, Maria avait été ramenée des morts. Du moins, elle pensait, car cela pourrait aussi s’agir de l’outre-monde. L’enfer, plus précisément. Puisqu'il faisait froid. Elle n’avait pas vraiment de nourriture, elle n’avait pas de maison et il y avait des espèces de lutins qui les attaquaient de temps en temps. Elle n’appréciait pas du tout son retour. 


Ses derniers souvenirs avaient été de se sentir perdre conscience lentement alors qu’elle était dans les bras de son meilleure amie, Nick. Puis, dernièrement, elle s’était retrouvée ici, un trou perdu, entourer de tente, de gens sans domicile qui faisait des feux de camps de temps en temps. Elle ne pouvait pas croire que Nick l’aurait laissé pour morte dans un tel endroit, alors elle en était venue à la conclusion qu’elle était morte, mais ramener à la vie, comme lors du snap. Elle était très chanceuse pour être retirée de l’existence, il fallait croire.


De plus, elle avait trouvé un journal datant de 2023… Elle avait donc également fait un retour dans le temps, de 3 ans en arrière. Dans un endroit d’ailleurs où elle ne semblait pas connaître qui que ce soit et qui n’existait pas normalement. Multivercity n’était pas un nom de ville qu’elle avait vu sur une carte auparavant. Ici, il s’y trouvait comme si c'était la chose la plus normale. 


Elle avait donc rapidement décidé de ne pas se questionner sur ce qui lui arrivait et de simplement aller trouver des bouteilles d’alcool. Elle était parvenue à en voler dans une petite épicerie, les avait cachées dans un sac à dos et était revenue dans le secteur de tente. Elle avait sa propre tente, comme personne ne l’avait réclamée. Elle avait aussi un manteau d’hiver et un bonnet d'hiver, par chance.


Alors que Maria se trouvait sur le bord d’un des feux de camps, buvant sa bouteille de whisky depuis un moment déjà, elle vit dans son angle mort une forme s’approcher de ses bouteilles. Elle lui dit donc d’un ton sec;


“Ce sont mes boutei...”


Elle ne termina pas sa phrase, car la personne qui se trouvait à ses côtés était… elle. Les mêmes yeux, le même visage, la même odeur de personne ayant bu un peu trop dans sa journée.